Boréas, artisan du futur

Boréas, artisan du futur

Ressentir la texture d’un vêtement en effleurant l’écran de votre appareil mobile alors que vous magasinez en ligne. Pure fiction, direz-vous. Pas pour longtemps. C’est le genre de révolution que permettront les percées technologiques de Boréas, une jeune compagnie de Bromont spécialisée dans les semi-conducteurs. Le produit phare de l’entreprise, un module de contrôle électronique novateur hyper performant, sera lancé le 9 octobre, marquant un nouveau jalon de son ascension. Repousser les limites de la technologie, tel est le leitmotiv du fondateur et président de Boréas, Simon Chaput. Sa jeune entreprise, établie dans le parc scientifique de Bromont, s’apprête à rivaliser avec des géants de l’effervescente industrie des circuits électroniques intégrés. « On veut devenir une entreprise de classe mondiale et on a les atouts pour y arriver », confie l’homme d’affaires.

Ces atouts majeurs s’articulent en fait autour d’un circuit intégré, le BOS1901, aux capacités jusqu’ici inégalées sur le marché. Selon le dirigeant de Boréas, ce module de contrôle d’actionneurs électroniques spécialisés (piézoélectriques pour les initiés) est six fois plus rapide que la concurrence tout en consommant dix fois moins d’énergie. Cette innovation trouve de nombreuses ramifications dans la sphère des fonctionnalités haptiques (interface par le toucher). D’ici quelques jours, les produits brevetés de Boréas, présentés à ce jour à certaines multinationales via des ententes de confidentialité, seront disponibles aux entreprises de l’ensemble du globe. Notons que la jeune compagnie détient une licence exclusive de commercialisation. Les débouchés sont exponentiels, allant des montres et des cellulaires connectés, en passant par les équipements de réalité virtuelle et augmentée, les jeux vidéo, puis l’industrie automobile. Dans le monde des mobiles, l’intégration du BOS1901 permettrait entre autres de retirer tous les boutons externes (volume, mise hors tension), cite en exemple Simon Chaput. Ceux-ci seraient alors remplacés par des applications haptiques donnant la sensation de relief sur l’écran tactile via un mode de vibration pour les localiser, accroissant ainsi la fiabilité des appareils.

Tremplin

Le projet de Boréas est né en 2015. Simon Chaput était alors étudiant au doctorat à la Faculté d’ingénierie et de sciences appliquées à la prestigieuse Université Harvard. Son sujet de recherche, le contrôle d’actionneurs électroniques, a fait germer sa fibre entrepreneuriale. « Je savais que j’avais développé quelque chose d’unique avec un grand potentiel », fait-il valoir. Trouver le bon endroit et l’équipe pour amener son idée un cran plus loin et, ultimement, en commercialiser les fruits constituait toutefois un défi de taille. Or, l’entrepreneur en devenir avait travaillé pendant deux ans chez Teledyne Dalsa à Bromont, spécialisée dans les semi-conducteurs, durant ses études à la maîtrise à l’Université de Sherbrooke. Un retour aux sources s’est donc rapidement profilé, malgré quelques appréhensions de ses proches. « Quand j’ai décidé de revenir au Québec pour démarrer mon entreprise, plusieurs Américains que je côtoyais à Boston m’ont dit que j’étais un peu fou de quitter les États-Unis, se remémore Simon Chaput. Mais ce n’était pas assez pour me faire changer d’idée. Je connaissais la qualité de la main-d’œuvre spécialisée chez nous. »

En quelques mois, le jeune ingénieur a réussi le tour de force de former une solide équipe multidisciplinaire, dont le noyau est constitué d’ex-employés de Teledyne Dalsa. Il fallait toutefois un quartier général. Simon Chaput s’est tourné vers le Centre de recherche en microélectronique de Bromont (C2MI), un écosystème donnant accès à des espaces de bureau ainsi qu’à une multitude de laboratoires dotés d’équipements à la fine pointe. D’ailleurs, Teledyne Dalsa, IBM et l’Université de Sherbrooke sont partenaires de l’organisation. « Vraiment, le C2MI a été un tremplin pour Boréas », mentionne son fondateur.

Essor

Se lancer en affaires peut donner le vertige, entre autres lorsqu’il s’agit d’aller chercher le financement nécessaire. Dans le cas de Boréas, on parle d’un budget global de 5,2 millions de dollars. « Ficeler le projet m’a vraiment fait passer par une montagne russe d’émotions. Il a fallu cogner à plusieurs portes », concède Simon Chaput.
À ce chapitre, la jeune entreprise vient de recevoir le soutien d’Ottawa. Afin d’appuyer Boréas dans la commercialisation de ses produits, le ministère de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique a octroyé à la compagnie, le 3 octobre, près de deux millions de dollars, par l’entremise de Technologies du développement durable Canada, une fondation créée par le gouvernement fédéral.
Si tout se déroule comme prévu, Boréas devrait quitter le C2MI d’ici un an. Or, pas question de tourner les talons à Bromont. « J’aime beaucoup la région et je veux y rester. Notre siège social demeurera toujours ici, dans le parc scientifique », indique le président.

L’entreprise emploie actuellement huit personnes à temps plein, ainsi que trois stagiaires. Les effectifs de la compagnie devraient tripler au cours des deux prochaines années, prévoit Simon Chaput. Il vise atteindre une centaine d’employés lorsque l’entreprise sera à maturité.

Texte de  Jean-François Guillet
La Voix de l’Est, 6 octobre 2018

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